Ce qu’il faut savoir
Le marché de l’entomophagie est encore confidentiel, il est donc permis d’être inventif et audacieux
- Les pays à culture entomophage sont souvent pauvres ou en voie de développement
- Le manque de capitaux empêche l’essor de l’entrepreneuriat et d’un commerce de qualité
- Sur un marché atypique, une entreprise à forte orientation sociale peut tirer son épingle du jeu
Khepri ambitionne à la fois de conquérir une part de marché substantielle sur le marché de l’entomophagie, et de travailler main dans la main avec des producteurs locaux en leur fournissant les moyens d’accéder à un stade d’indépendance alimentaire et financière
Principes généraux
Innovation et partage
Il n’existe pas à l’heure actuelle de cage dédiée à l’élevage intensif d’insectes. Les vivariums existants ciblent quant à eux le loisir et l’élevage en petite quantité à des fins d’alimentation des reptiles. Notre cahier des charges : matériaux légers, solides, capables de résister à un climat tropical, peu chers. Khepri fournit les cages d’élevage et les souches d’insectes aux paysans dans le besoin et les forme à l’entomoculture. En échange, Khepri récupère une partie de la production.
Notre ambition est double :
– Développer et produire une cage destinée à l’élevage industriel de grillons domestiques
– Permettre à des individus vivant avec peu de moyens d’accéder à un statut de micro-entrepreneur
Avantages et inconvénients
Pourquoi souhaitons-nous procéder ainsi ?
Cela nous permet d’optimiser le rendement de chaque cage. Actuellement, des cuves en béton ou des bacs en bois sont utilisées pour l’élevage de grillons, mais elles ne sont pas adaptées (perte d’espace et de souches, bois peu adapté au climat tropical, etc.). En décentralisant la production auprès de chaque entomoculteur, nous leur permettons de développer une nouvelle activité rémunératrice tout en diminuant nos coûts de personnel. Nos coûts de production sont ainsi virtuellement nuls. Seuls sont assumés les coûts de production des cages, les souches et la récolte des insectes.
Quels écueils devrons-nous éviter ?
> Les cages devront répondre au cahier des charges tout en restant à des prix abordables.
Notre solution : Nous sommes en cours de négociation avec des fournisseurs malaisiens concernant la production des cages. Nous privilégions les producteurs de la région sud asiatique.
> Les entomoculteurs que nous formons peuvent ne pas nous faire confiance et partir avec notre matériel.
Notre solution : Nous sommes en train de conclure un partenariat avec la faculté d’agriculture de Nabong, ce qui rassurera les éleveurs et les autorités locales. Les formations se dérouleront dans les locaux de l’université et nous assureront une crédibilité. Nous sommes également en négociation avec le représentant d’une ONG bien connue du grand public au Laos afin de nouer un partenariat. L’ONG prendrait à sa charge la sélection des familles ainsi qu’une partie du coût d’installation des cages d’élevage. De plus, nous envisageons de racheter le surplus éventuel de production. Les entomoculteurs sont assurés d’un débouché pour leurs produits et seront désincités à rompre le contrat.
> Assurer la traçabilité de nos produits
Notre solution : Nous allons fournir aux entomoculteurs la nourriture à donner à leurs grillons. Cela leur permettra de diminuer leurs coûts, et nous garantira la qualité des produits finaux en nous assurant de la provenance de leur nourriture. De plus, l’université de Nabong qui effectue des recherches sur le sujet de la nourriture pour insectes nous fera part de leurs derniers travaux de recherche.
Un process d’extraction simple
Les insectes sont tout d’abord mixés, puis passés dans une centrifugeuse afin de séparer la carapace peu digeste de la chair comestible, et enfin déshydratés au four.
En procédant ainsi, nous éludons également la question de la répugnance liée à la vision de l’insecte entier comme aliment. La transformation a le double mérite de conserver les nutriments les plus bénéfiques et de rendre quasi-invisible le produit.
Farine protéinée
La protéine de demain
L’industrie agro-alimentaire utilise principalement comme complément dans ses produits les protéines de soja ou de bœuf. Quant à la région Asie du sud-est, elle est importatrice de protéines animales et de soja, certaines ressources restant sous-exploitées. Les insectes convertissent la nourriture qu’ils ingurgitent en chair beaucoup plus facilement que les animaux à sang chaud qui en convertissent une partie en chaleur. Les insectes rejettent également peu de gaz lors de leur développement et ne sont pas susceptibles de polluer les sous-sols.
Les protéines d’insectes ne sont pas exploitées actuellement. Khepri ambitionne d’en garnir vos assiettes.
Avantages et inconvénients
Pourquoi souhaitons-nous procéder ainsi ?
Les caractéristiques nutritionnelles des insectes présentent plusieurs avantages indéniables sur ses concurrentes directes issues du bœuf.
Pour 100 g de : | Grillon | Bœuf |
Calories | 121 | 213 |
Protéines | 12,9 g | 34,6 g |
Graisses | 5,5 g | 8,8 g |
Glucides | 5,1 g | Moins d’un gramme |
Calcium | 75,8 mg | 10 mg |
Fer | 9,5 mg | 3,3 mg |
Nourriture nécessaire et taux de reproduction | Sur 9 semaines | Sur 3 ans |
Nourriture sèche (pour 100g d’animal) | 100 g | 1Kg |
Eau (pour 100g d’animal) | 0L | 1 534 L |
Taux de reproduction | 100:1 | 4:1 (sur 6 ans) |
Face au soja, le grillon se démarque sur la question des ressources à utiliser.
Pour 100 g de : | Grillon | Bœuf |
Calories | 121 | 415 |
Protéines | 12,9 g | 36,5 g |
Graisses | 5,5 g | – |
Glucides | 5,1 g | – |
Calcium | 75,8 mg | 277 mg |
Fer | 9,5 mg | 15,7 mg |
Ressources nécessaires pour produire une tonne | ||
Eau | 0L | 9 463 L |
Surface nécessaire | 250m² | 25,09km² |
Quels écueils devrons-nous éviter ?
> Les insectes ne font pas partie de la culture gastronomique occidentale
Notre solution : Nous réduisons les grillons en farine protéinée. Leur aspect ne sera donc pas repoussant pour le consommateur final.
> Les coûts devront être maîtrisés à plusieurs niveaux, notamment sur les problématiques de transformation et de transport
Notre solution : Notre choix de décentraliser la production sera compensé par la centralisation des récoltes en un lieu unique par des transporteurs locaux. Les insectes seront ensuite transformés par un industriel, lui aussi situé dans la région de production.
> La traçabilité et la qualité des produits devront être parfaitement assurées
Notre solution : Nous travaillons main dans la main avec la Fédération Française des Producteurs, Importateurs et Distributeurs d’Insectes (FFPIDI) afin de déterminer le meilleur processus de contrôle qualité.
> Les industriels de l’industrie agro-alimentaire pourront être réticents dans un premier temps à utiliser ce genre de produit complémentaire
Notre solution : Nos débouchés ne sont pas limités. Les élevages piscicoles peuvent être une cible eux aussi. Les poissons, actuellement nourris avec de la farine produite à partir de cartilage d’os de porcs, seront plus friands d’insectes dont ils sont les prédateurs naturels !
Entomochitosan
L’entomochitosan, un produit Khepri
La carapace des grillons est composée majoritairement de chitine, un biomatériau utilisé par différentes industries. Aujourd’hui, les sources d’approvisionnement des industriels proviennent des carapaces de crevettes, de crabes et des plumes de calmars et sont situées principalement en Asie. La chitine des grillons n’est pas utilisée actuellement tandis que le marché s’étend sous l’impulsion des découvertes de nouveaux domaines d’utilisation de cette molécule.
Tout est bon dans le grillon, telle est la devise de Khepri, qui travaille sur les débouchés de parties peu comestibles du grillon. Le gaspillage n’en sera que plus limité.
Avantages et inconvénients
Pourquoi souhaitons-nous procéder ainsi ?
Le grillon nécessite une étape de moins que la crevette dans le processus d’extraction de la chitine, ce qui réduit d’autant les coûts liés à la transformation. Cette activité nous permet de ne pas gaspiller la carapace du grillon peu digeste, et d’en tirer une nouvelle source de revenus.
Quels écueils devrons-nous éviter ?
> La chitine extraite de la carapace du grillon n’est pas utilisée par les industriels utilisant cette molécule
Notre solution : Nous devrons assurer la qualité de notre produit. Néanmoins, l’expansion du marché pousse les consommateurs de chitine à trouver de nouvelles sources d’approvisionnement.
> Le prix est un facteur déterminant sur le marché de la chitine et de ses dérivés
Notre solution : La carapace de crevette nécessite une opération de plus dans le processus d’extraction que pour celle de la crevette. Nos prix en seront d’autant plus compétitifs.